Comment choisir son coach ? Comment trouver un coach compétent et efficace ? Deux critères permettent de faire un premier tri dans l’offre abondante de coaching : la formation et la supervision. De ces deux piliers de l’accompagnement, curieusement, les coachs imposteurs ne vous parleront jamais : ils n’en ont pas besoin, ils sont au-dessus de ça ! Gourous, Super Mentors et Conseils en Or, bienvenue au pays des coachs autoproclamés.
#1 – quand le coach par sur des fausses pistes dans son accompagnement
#3 – quand un coach parle trop
Coach autoproclamé, danger
Le jour où j’ai décidé de devenir coach, j’ai suivi une formation et passé un examen. Trop honnête ou pas téméraire – allez savoir – je ne m’imaginais pas coacher dirigeants et managers avec le seul talent de mon écoute naturelle et une casquette brodée « Coach » ! Les coachs dont j’admire le travail et dont j’entends de bons échos, ont tous été formés et certifiés à ce métier.
Mais voilà, vous serez (avez été ?) peut-être approchés par des coachs chez qui le bagou fait office de technique, et le carnet d’adresses, de légitimité. Car comme à chaque fois qu’un métier prend bien la lumière, il est bientôt assombri par des nuées bourdonnantes (buzzzzz) d’opportunistes.
Chanson intemporelle, ritournelle d’un mot à la mode, le mot qui fait bien ou qui vend mieux. Demain ce sera « power trainer », ils seront « power trainer » ; ou « turbo mentor », ou pourquoi pas « mega personal brander ».
Chez Opportunisme Sans Frontières, on s’adapte en un quart de tour (vivement donc qu’un autre métier « tendance » apparaisse et nous laisse faire notre job de coachs en paix) dès qu’il s’agit de vendre.
Mais le service fourni, lui, répond-il à vos attentes? Pas sûr.
Alors, peut-on s’improviser coach sans formation ?
Ma réponse, c’est NON. C’est également celle des fédérations (SF Coach, EMCC – Association Européenne de Coaching, ICF) et de l’AFNOR.
Le coaching ne fonctionne pas par hasard, s’il donne des résultats concrets c’est qu’il y a une technique, et en particulier une posture qui fait que cela fonctionne.
Cette posture de coach est essentielle :
– elle responsabilise le coaché, et développe la motivation intrinsèque
– elle fait émerger les solutions du coaché lui-même – une meilleur garantie qu’il les adopte
– elle cherche l’autonomie du coaché via le déploiement de ses propres ressources
Tout cela donne des résultats durables chez le coaché… et qui perdurent après le coaching (tant qu’à faire) !
Avant même les outils ou l’expérience, il y a donc cette posture fondamentale qui fait (presque) tout. Elle s’acquiert par un apprentissage et un entraînement supervisé. Le coach la travaille comme un artiste son art.
Sans elle – j’en suis convaincue – ce n’est pas du coaching, c’est autre chose :
du conseil, de la motivation pure et dure (Go ! Go ! Go !), ou encore une sympathique conversation.
« Etre coach c’est tout naturel chez moi »
« Mais moi j’ai cette posture naturellement et sans avoir suivi de formation ? » entend-on parfois.
Pourquoi pas ! Seulement la conserver sans en avoir conscience ni la travailler me paraît délicat car la relation de coaching la malmène immanquablement dans ses interactions (transfert, projection, attentes etc.) Prédisposition oui, talent parfaitement aveugle… non.
Ceux qui s’improvisent coachs ont raison sur un point : on est (naît) un peu coach, déjà, avant de se former.
Citons Pierre Blanc-Sahnoun, coach de cadres dirigeants depuis plus de 20 ans:
« Car on ne devient pas coach. On est fait pour cela. Notre histoire personnelle, notre personnalité, nos névroses, nous prédisposent à exercer ce métier et à y trouver du bonheur. Il faut avoir fait le chemin et être prêt. »
L’Art de Coacher (Eyrolles)
Cette prédisposition n’est cependant que la base qui permet d’acquérir technique, savoir-faire et savoir-être du coach ; une base nécessaire mais pas suffisante.
Un humain professionnel
Le même Pierre Blanc-Sahnoun définit le coach comme un « humain professionnel ».
Et j’ajoute qu’humanité bien ordonnée commence par soi-même :
c’est en travaillant sur soi que l’on devient apte à accompagner.
Le savoir-être précède le savoir-faire.
Le coach est un humain qui a évolué en modifiant un certain nombre de ses connexions neuronales. Il a développé son propre potentiel et du coup n’a pas besoin de vous, le coaché, pour cela.
Ça tombe bien, car vous le payez pour développer votre potentiel, pas le sien.
Ses nouvelles capacités de coach sont entièrement à votre service grâce à :
- sa compréhension des mécanismes psychologiques, motivationnels….
- sa neutralité, son recul, sa vision Meta (distanciée, en perspective)
- sa bienveillance, son absence de jugement (si ça ne se travaille pas, ça… ;)
- sa bonne gestion de son empathie
- sa saine intention : ni sauveteur ni pygmalion, juste coach
- sa solidité, son indépendance vis-à-vis du résultat : sa légitimité n’en dépend pas… il sera donc zen et vous laissera avancer à votre meilleur rythme
En résumé : il pose le cadre d’une relation saine, honnête et juste, où il est pleinement disponible pour vous.
Un professionnel sous surveillance
Le vrai coach considère que son propre recul sur sa pratique n’est pas suffisant. Comme d’autres professionnels de l’accompagnement, il se fait régulièrement superviser par des professionnels.
Ce retour sur son travail est un garde-fou et l’occasion d’améliorer sans cesse sa pratique.
Et de garder intègres les capacités citées plus haut, comme un tuteur garde une plante dans l’axe de sa croissance.
Sans supervision ni travail sur soi le coach risque la dérive, et vous, de payer ses bêtises :
transfert, projection, interprétation (lire l’article « Impostures de coach 1« ), conseils, manque d’écoute, influence, manque de centrage sur votre objectif, inefficacité, errance…
Il peut aussi reporter sur vous ses lacunes (manque d’estime de lui-même, quête de reconnaissance, besoin de contrôle ou de pouvoir etc.)
Pas joli joli !
Un exemple un vrai ?
Un jour j’ai assisté à un coaching étonnant.
Voici le démarrage de la première séance, je vous laisse juges :
Coach : Alors, quel est votre objectif ?
Client : En fait ce que je voudrais c’est arriver à me faire plaisir plus souvent.
Coach : Vous faire plaisir, par exemple comment ?
Client : Il y a une chose que j’adore et que j’ai laissée de côté je ne sais pas trop pourquoi, c’est la peinture
Coach : La peinture? La peinture comment : aller dans des musées ou peindre ?
Client : Euh, plutôt peindre
Coach : OK, peindre quoi, du figuratif ou de l’asbtrait ?
Client : En fait j’aime assez le figuratif mais…
Coach : … le figuratif quel genre ?
Client : ça dépend, je suis assez fan de..
(etc. pendant un moment, puis étant arrivé à une activité précise, le coach conclut)
Coach : Si j’ai bien compris, vous avez envie d’apprendre à peindre des aquarelles et vous allez prendre des cours pour ça. Ce qui serait bien ça serait de vous inscrire à des cours.
Client : Euh… oui… pourquoi pas ?
Coach : Il y en a dans votre ville ?
Client : Sûrement.
Coach : Alors vous allez vous renseigner la semaine prochaine ? Et arrêter de procrastiner ?
Client : … euh… oui, on peut faire comme ça.
Voilà un exemple assez parfait d’anti-coach : prise de pouvoir, conseil, jugement, pression, et manière d’enfermer le client dans des choix qui ne sont pas les siens.
Conséquences : le client se met en action s’il accepte d’être poussé ainsi, mais l’effet ne durera pas, voire il se rebellera rapidement (« mais ce n’est pas ça que je voulais ! »)
Conclusion : sans travail sur soi le coach travaille en aveugle, (se) fait illusion, à vos dépends.
Comment reconnaître un coach professionnel
1. lui poser ces deux questions :
– quelle est votre formation ?
– êtes-vous supervisé ?
2. repérer dans son attitude, un ou plusieurs de ces 4 points-clés éliminatoires
– il vous donne des conseils, sait mieux que vous ce qui est bon pour vous
– il ne vous écoute pas, il est centré sur lui et non sur vous ; il vous parle de sa formation, de ses résultats avec des coachés etc.
– il cherche à avoir un pouvoir sur vous, contrôler ou orienter vos choix
– il ne cherche pas à vous rendre autonome, à vous faire avancer par vous-même
Conclusion :
Profitez que le métier se professionnalise pour vous offrir le meilleur : des gens sérieux, formés, équipés et pleinement disponibles pour vous proposer un accompagnement de qualité.
16 Commentaires
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Bonjour.
Je vous écris pour que si possible vous me donniez votre avis.
J’ai une licence en sciences de la communication et en ce moment je fais mes études d’assistant de service social.
D’après ce que j’ai lu, le coach cherche à rendre la personne autonome et il se base sur la potentialité de la personne pour l’accompagner. Ne lui impose pas mais lui suggères des choses qui pourraient l’aider?
Je voudrais savoir si avec mes études je peux faire du coaching car en vous lisant , j’ai l’impression que c’est exactement ce qu’on nous apprend sauf qu’il ya aussi de l’administratif
J’aimerais beaucoup faire le coaching. Je m’intéresse beaucoup à tout ce qui est en rapport avec le developpement personnel . Aujourd’hui je partage des choses à ce sujet mais j’appelle ça conseils vu que je ne coach pas en privé.
Je vous remercie
Bonjour et surtout merci de votre réponse,
Si je comprend bien, un coach ne conseil pas, il donne juste des « clés » à son client afin que lui même prenne conscience pour arriver au but désiré.
Oui, c’est un métier qui m’attire, j’ai toujours aimé rendre service au gens et surtout ne pas me mettre en valeur et de ne privilégier uniquement le bonheur des autres.
Il m’est cependant difficile de faire la différence avec un psychologue.
Pour se faire, je vais donc suivre vos conseils et contacter une école spécialisée
Merci
Comme coach, je tente de laisser le moins de traces possible de moi chez mon client. Ma réussite c’est effectivement cette petite étincelle qu’à la personne lorsqu’elle réalise certaines choses. C’est ce qui est le puissant et qui a le plus d’impact. Il est possible que je tente de mettre les gens sur certaines pistes par suggestions par exemple, « Que penses-tu » « Que dirais-tu » « En quoi est-ce important pour toi.. » etc.
Le coach travaille ici et maintenant a actualiser le plein potentiel de son client. Il s’attarde plus sur le comment cela pourrait fonctionner plutôt que sur le « pourquoi ça n’a pas fonctionné par le passé ». Se faisant, nous sommes axés sur l’action et non l’histoire et les blessures des gens. Ce que peux faire le psychologue selon la loi (du moins ici au Québec). Le coach ne travaille pas avec les gens en détresse psychologique. Il travaille avec les gens ayant accès à toutes leurs ressources.
Bonne chance Romain
Bonjour Romain
Je vais me permettre humblement de t’offrir un début de réponse.
Je crois qu’à 26 ans vous pourriez très bien être coach. Cela n’est pas une question d’âge mais plutôt un état d’être. Si vous avez le sentiment que c’est un métier que vous aimeriez, je crois que la première étape serait d’aller suivre une formation de base. Vous serez en mesure de bien évaluer votre degré d’intérêt.
Avez-vous déjà remarqué que les plus belles prises de conscience viennent au moment ou vous en faites vous-même la découverte? C’est pour cela qu’un coach évite de donner des conseils et de laisser son empreinte chez ses clients. Le coaching c’est surtout l’art de recadrer, de poser de bonnes questions et d’accompagner les gens vers l’atteinte de ce qu’ils désirent. Dons l’âge n’a rien à y voir souvent.
Je vous suggère de contacter de bonnes écoles et de vous informer auprès d’elles.
bonjour,
Je vous écris ne sachant pas si vous allez voir mon commentaire vu l’ancienneté de l’article mais on ne sais jamais.
Voila, j’ai 26 ans et travail actuellement dans l’informatique. Mon passé (Médical notemment) m’a permis de développer une sympathie et un certaines aisance auprès des personnes.
Un personne m’a parlé la semaine dernière du métier do coaching (Elle en est une) qui me parais être un emploi qui me correspondrais parfaitement.
J’ai cependant certaines questions :
– A 26 ans, (Donc autour de 30 ans après formation), n’est ce pas trop jeune pour devenir coach et donner des conseils à des personnes qui sont parfois plus viellent que nous ?
– Concernant les formations, j’envisage d’en faire une par le biais d’un CIF (Grace à mon entreprise). Cependant, un CIF est pour une période d’un ans. Pensez vous qu’un ans soit suffisant pour devenir coach ?
De plus, n’existe t’il pas des formations « en altérante » avec moitié études et l’autres moitié auprès d’un vrai coach ?
Désolé de vous écrire si tard, je viens juste de découvrir cet emploi qui m’intéresse tout particulièrement.
Merci de votre réponse
Romain G.
Bonjour Romain,
Deux ans après, je serais très intéressée de savoir où tu en es, as tu trouvé une formation qui te correspondait? Qui plus est en alternance?
De retour d’une année de voyage et travail au Québec, âgée de 30 ans, je me pré-destine et ce depuis un moment au métier de coach, je suis actuellement en prospection intellectuelle et cherche encore LA formation faite pour moi.
J’espère te lire malgré le temps écoulé…
Merci d’avance
Bonjour Karine,
Merci pour cet article et les éléments supplémentaires que je peux apporter à mon argumentation et ma recherche dans le domaine du coaching.
Bien à vous,
Aurore
Bonjour Karine
Je tiens à vous féliciter pour cet excellent article! Les autres le sont tout autant aussi. Merci de dire tout haut ce que plusieurs pensent tout bas. Ici au Québec le métier de Coach est en plein effervescence et j’ai bien hâte que cette mode change comme vous le dites si bien et que je puisse pratiquer mon métier sans avoir à le défendre à cause justement de coach autoproclamé qui nuisent parfois au métier et lui font mauvaise presse.
Merci, vous me permettez de m’ajuster aussi dans ma pratique.
Bonne journée à vous.
Alain Boisclair
Bonjour, petit renseignement. Une personne formée à l’étranger peut-elle coacher en France ?
Bonjour. Oui bien sûr, en fait n’importe qui peut coacher en France, la profession n’étant pas (encore) réglementée.
Bonjour,
Je suis tout à fait d’accord avec le fait qu’être coach ne s’improvise pas.
Ce pendant, je souhaite avoir votre avis sur ma situation :
j’ai 48 ans, plus de 25 ans en tant que manager et j’ai pu former, manager, coacher, écouter, poser des questions (je maîtrise cet « Art ») etc…
Je pense avoir des prédisposition pour excercer le métier de coach sans avoir à passer un diplome hors de prix à 5000 euros !
Qu’en pensez-vous ? Ne soyez pas en colère…
Bonjour Laurent,
Merci de votre commentaire.
Je ne suis pas le moins du monde en colère ;)
Vous me demandez mon avis sur votre situation, je ne peux raisonnablement vous répondre sur la seule base de ces quelques lignes.
Vous avez probablement de bonnes prédispositions pour écouter et poser des questions après ces 25 années de management d’équipe. Vous avez une expérience sûrement riche de nombreuses situations, personnelles et inter-personnelles.
Cela vous donne des clés pour devenir mentor, certainement. Mais coach ?
Ma position est la suivante : être un coach, au-delà des qualités d’écoute et de questionnement, c’est une posture particulière notamment par sa neutralité (grande différence avec un manager) vis-à-vis des enjeux de la personne accompagnée. Cette posture qui se détache de la formation et du mentoring en ce qu’elle fait émerger les solutions chez la personne coachée, n’est pas naturelle.
L’autre point important est que le coaching est une relation d’aide et comme toute relation d’aide elle requiert d’être au clair avec soi-même, ses zones d’ombres, avec ce qui se joue dans la relation avec le coaché (transferts et autres projections).
Voilà, il y a beaucoup de façons de coacher, beaucoup de chemins mènent au coaching, mais pour moi pas de coach sans formation spécifique (et pas nécessairement à 5000 eur) ni travail sur soi ni supervision. Je tiens à une idée professionnelle du coaching.
Après, si vous décidez d’exercer le coaching sans vous former davantage à ce métier, vous êtes aujourd’hui libre de le faire, cette profession n’étant pas encore réglementée… malheureusement.
Bien cordialement,
Karine
Une formation semble effectivement nécessaire pour un metier tel que coach. Le problème reste le prix des formations
ah oui bien trouvé l’exemple !!! effectivement.
Aucune place sur le « pourquoi n’arrivez vous pas à vous faire plaisir autant que vous le souhaiteriez ? » « ‘quels sont vos blocages ? », bref le coeur du problème… mais directement, vite, trouver une solution.
Ce coach ne s’est même pas « arrêté » sur son client. Il l’a « survolé » comme une corvée. Aucune empathie c’est certain !
Il n’a même pas chercher quelles étaient ces autres envies inassouvies, se contentant d’une réponse et s’y accrochant désespérément.
Ca effraie un tel coaching c’est certain !
« Se mettre à la place de l’autre », ressentir son malaise, le définir, pour l’aider au mieux et non « décider que »,obliger…, aucune empathie !
Merci pour cet article.
Christelle
Bonjour Cricket
Merci de votre commentaire !
L’exemple est effrayant et pour la petite histoire, l’apprenti coach n’a pas été certifié.
Ce qui n’empêche pas de que des bribes de cette posture se retrouvent chez des coachs en exercice… et que chaque coach ait besoin d’être vigilant sur sa pratique (et de se faire superviser ;)
Je vous remercie pour ce commentaire dans lequel je retrouve de la réalité avec des points positifs et des points à améliorer.
Cordialement.
Martine
Merci à vous Martine !
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