Aborder le changement : skier offensif

Montagne enneigéeLa haute montagne, ça aide à prendre de la hauteur.
Par une lumineuse après-midi d’hiver, quelques descentes en ski alpin m’ont fait goûter à deux expériences opposées, très symboliques de notre expérience du changement.

L’une : l’impression d’une pente trop raide, appréhension et doute, le poids se porte en arrière, raideur et crispation interdisent tout virage efficace. Refuser ainsi la pente ne fait qu’aggraver les choses, on se trouve rapidement embarqué(e) dans une accélération, à subir les éléments. Et l’on oscille entre l’arrêt complet, en travers de la pente, et une glisse brève et peu assurée.

L’autre : l’impression d’une pente raide mais pas trop, surtout l’envie d’en découdre gentiment mais sûrement, une dynamique d’action pleine de confiance, un goût de jeu voire de risque. On accepte la pente, on la cherche même. Le corps en avant, les skis dans la pente, le regard anticipe, les muscles décident du tracé. L’accélération est maîtrisée, parfois moins – mais c’est le jeu.

Deux expériences diamétralement opposées, et pourtant elles ont eu lieu… sur la même pente, le même jour, avec les mêmes skis et la même personne dessus.

Alors qu’est-ce qui fait la différence entre un mauvais moment à passer et un moment agréable et plutôt vivifiant ?

Sur cette neige malicieuse, le déclic a été de comprendre que l’on ne skie bien que de l’avant :

  • le poids en avant,
  • le regard en avant (dans la pente)
  • les skis pointés dans la pente,

et de sentir que la glisse est ainsi bien plus facile, fluide, plus agréable et paradoxalement moins risquée !

Skier offensif, et non défensif : voilà la clé.

La pente à cet endroit de la piste, avec sa qualité de neige à ce moment précis, nous ne la changerons pas.
Mais nous pouvons choisir comment la parcourir, et ça, ça change tout – notre expérience et le résultat.
Avec quelle vitesse, quel rayon de courbe, quelle souplesse, quelle tension : choisir, pour être agir et ne pas subir.
Ce choix découle d’une attitude de départ, celle du « ski offensif ».

  • Agir, ne pas subir
  • Un temps d’avance, pas de retard
  • Actif, pas passif
  • En mouvement, toujours

Et dans mon entreprise ?

Que nous soyons ou non à l’initiative d’un changement, sa pente et l’accélération qu’elle nous donne nous surprennent tôt ou tard.

La surprise ou l’appréhension peuvent entraîner l’hésitation, le freinage, voire l’inertie et le blocage complet.

Exemples :

  • Un client historique pour lequel il vous suffisait de maintenir un même niveau de prestation, décide brusquement de remettre en jeu votre titre en lançant un appel d’offres ambitieux. Vous devez rapidement repartir à zéro pour le conquérir.
  • Un projet dont les charges avaient été sous-estimées, dérape : retard de production, engagement d’équipes supplémentaires avec un surcoût à votre charge, et un client qui n’a que faire de votre mésestimation initiale et maintient à 100% son exigence de qualité et de délai.
  • Vous devez fusionner deux entités de votre groupe, elles présentent de nombreux doublons d’activités mais il vous semble impossible de départager les équipes toutes aussi compétentes et importantes pour l’avenir du groupe.

De telles situations sont courantes et s’incarnent dans un moment particulier où le mur paraît infranchissable : cela ne « passe pas », on ne voit pas de solution pour continuer à avancer dans de bonnes conditions… c’est la piste noire verglacée.

Les conséquences :
Le freinage !  Le manager ou les équipes risquent de se décourager et baisser les bras. Dans le premier cas, ils ne donneront pas toute leur énergie à (re)conquérir leur client, dans le second, un directeur de projet pourrait laisser le projet déraper davantage et cesser de lutter, pris dans une forme de fatalisme.

Comment faire autrement ?

Accepter que ce changement s’impose et que notre inertie nous permettra que de le subir.
Comprendre que l’action est salutaire, dans une attitude offensive plutôt que défensive.
Réaliser que ce qui compte c’est notre mouvement en avant, sa forme pouvant être ajustée au fur et à mesure (essai-erreur).

Et puis décomposer la difficulté pour trouver les réponses. A mieux regarder ce couloir verglacé, on y trouve des passages plus aisés. A reconsidérer les données de l’appel d’offres, on s’y découvre de nombreuses possibilités de marquer des points décisifs. Finalement !

Reste à composer le geste, avec une attitude volontaire et confiante.
Choisir son angle, son prochain virage, la force de son appui, l’angle de ses skis, l’engagement des ses carres,
c’est tirer le meilleur parti du terrain, et rester acteur dans l’évolution.
Dans une stratégie au service du mouvement en avant !

Skier offensif dans la pente du changement.

A vous ! Questions de coach

  • Comment se présente votre piste pour l’année qui vient ?
  • Piste bleue aux larges courbes sans risque,
    ou piste noire verglacée pleine de challenges ?
  • Quelle est votre attitude face à la pente ?
  • Quelle est votre stratégie pour négocier les prochains virages avec fluidité ?

S’adapter à l’imprévu et au changement, c’est aussi un processus bien identifié: « la courbe du changement »

>lire : Courbe du changement et résistance au changement (ou courbe du deuil)

Et pour passer à l’action, pensez au Coaching !

 

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