Avec le temps, va, vous avez exploré de nombreuses facettes de votre job et voici qu’un beau matin sans prévenir, une vague lassitude vous étreint. Vous oeuvrez la plupart du temps dans votre zone de confort et il est grand temps de réintroduire un peu de challenge dans ce job, et plus généralement d’y faire quelques aménagements pour vous éclater à nouveau.
Comment faire ?
Je vous propose 3 pistes de réflexion, à vous de jouer !
1. Réintroduire de la nouveauté pour éviter la routine
L’homme est un animal d’habitudes (comme bien d’autres espèces vivantes), il automatise souvent les tâches récurrentes – même s’il lui arrive parfois de réinventer la poudre juste pour le plaisir.
Ces automatismes présentent un inconvénient, c’est l’ennui. Si dans votre job vous fonctionnez à 90% en pilote automatique, c’est que vous êtes en roue libre, sur vos lauriers bref, que c’est devenu facile et peut-être ennuyeux.
Quels besoins ne sont plus satisfaits alors ?
- les besoins cognitifs , d’apprentissage
- les besoins de challenge, sortir de sa zone de confort
- les besoins de nouveauté, de changement
Si l’on pousse plus loin, peut-être avez-vous besoin des émotions que suscitent la nouveauté et le challenge. Trop d’habitudes dans un environnement trop connu c’est un état homéostatique, donc peu d’émotions (les émotions nous signalent un changement d’état interne en réaction à un changement interne ou externe). On peut d’ailleurs se demander si certains managers ne favorisent pas les délais très courts ou une exigence très élevée pour créer du challenge et de l’émotion.
Introduire de la nouveauté dans votre job permet de répondre à ces besoins, en apportant de nouveaux challenges. A vous de voir quelle nouveauté et dans quelle proportion. Sortir trop vite et trop fort de votre zone de confort pourrait vous soumettre à rude épreuve : attention à votre écologie !
ex : je crée deux nouvelle entités d’un coup dans mon entreprise et je m’en occupe personnellement. Ma charge de travail est multipliée par 3 mais je m’éclate !
2. Vérifier les valeurs et le sens du job
Parfois votre job vous intéresse toujours dans sa partie technique et vous appréciez vos collaborateurs, pourtant votre motivation s’étiole.
Une question intéressante dans ce cas :
Le job est-il toujours en phase avec mes valeurs et mes idéaux ?
Comme dans un couple, valeurs et idéaux de chacun évoluent avec le temps. Au tout début, entre votre job et vous c’était l’idylle ; et aujourd’hui ?
Quelles sont les valeurs affichées par l’entreprise, quelles sont celles du top management, et quelles sont les vôtres ? Vous donnent-elles envie de vous engager fort ?
ex : vous avez participé à la création de cette entreprise il y a 10 ans, c’était une start-up animée de simplicité, de convivialité et de partage, des valeurs importantes pour vous. Aujourd’hui c’est une entreprise de 600 personnes dons les valeurs sont la performance, l’efficacité, la compétition. Cherchez l’erreur…
Les valeurs, la philosophie de l’entreprise, son cap, sa stratégie : prendre un peu de recul et interroger ce qui fait sens pour vous.
S’éclater dans son job implique d’être porté par une motivation intrinsèque forte donc connecté à un sens important pour vous. Ce qui n’est pas possible si le job n’est aligné avec ce sens.
Que faire alors ? Heureusement que je ne suis que coach car je serais bien en peine de vous donner des conseils dans une telle situation ;)
Les questions à se poser :
- Le hiatus de valeurs est-il réel ?
- Est-il acceptable pour moi ?
- L’évolution peut-elle aller dans mon sens ?
- Si non, quelles vont être les conséquences pour moi à moyen terme, de ce hiatus ?
Pour aller plus loin : Qu’avez-vous fait de vos valeurs ?
3. Retrouver de la satisfaction personnelle
Piste spéciale pour les « Sois Parfait » (Testez vos drivers) :
Retrouver de la satisfaction dans le regard sur soi
C’est une histoire de feedback. Imaginez un jeu vidéo dans lequel vous ne gagnez aucun point et vous n’avez aucune vision de votre position dans la course ou du niveau auquel vous êtes arrivé. Vous auriez envie d’y jouer, vous ?
Le feedback et le plaisir des récompenses (réussite, résultat etc.) sont indispensables à notre motivation !
Nous avons vu que la nouveauté était une clé, ainsi que le sens. Mais il manque un ingrédient essentiel : le plaisir de réussir.
Or, l’on peut réussir et ne pas en avoir conscience. Si je vous dis « placer la barre toujours plus haut », « être éternellement insatisfait(e) », « très exigeant avec soi-même », vous me voyez venir ?
Pour ressentir le plaisir du résultat, encore faut-il s’accorder le droit le reconnaître ! L’exigence mène souvent au succès mais en sabote le plaisir.
ex : vous voilà Directeur des Opérations, reconnu par les équipes, salué par le DG et pourtant pour vous, cette réussite est « normale ». Rien d’exceptionnel, c’est la suite de votre parcours brillant. Super ! Mais quand parviendrez-vous à la satisfaction intérieure qui, seule, peut vous donner une bonne estime de vous-même ?
Cette question se pose pour une foule de BAC+5 élevés au grain de l’excellence, et condamnés à reproduire à l’infini des 19 sur 20 sans jamais se donner de récompense pour ça. De plus, votre job a ses limites et ne vous permet pas à l’infini de faire plus et plus.
Plus généralement, comme l’a modélisé l’anthropologue et psychologue Gregory Bateson, nous devenons tous « inconsciemment compétent » quand nous avons si bien intégré notre métier que nous le faisons sans y penser. Inconsciemment compétent implique que nous n’avons pas la vision du chemin parcouru et du progrès accompli, d’où l’absence de satisfaction.
ex : hier je manageais 5 personnes, aujourd’hui une équipe de 25, mais c’est devenu naturel et je ne me rends pas compte du niveau de compétence managériale auquel je suis arrivé.
« Self-reward » donc disent les anglais : se gratifier soi-même, et accepter les retours positifs de ses collègues.
Nuançons tout de même : on peut être insatisfait de ses résultats mais s’éclater tout de même dans son job. Certains se font plaisir dans l’effort, voire dans des challenges très difficiles voire des missions impossibles. Et ce quel que soit le résultat qu’ils obtiennent.
Alors comment faire pour retrouver de la satisfaction personnelle ?
Pas de conseil mais un 3e axe de travail : réinvestir ce que vous faites déjà et le valoriser
A vous ! Questions de coach :
- Sur une échelle de 10, à combien vous éclatez-vous actuellement au travail?
- Si cette note ne vous convient pas, que pouvez-vous faire pour l’augmenter?
- Que vous manque-t-il ? Qu’avez-vous perdu, ou jamais eu ?
- Quel est le meilleur levier pour vous éclater de nouveau : nouveauté, sens ou auto-satisfaction?
Et pour passer à l’action, pensez au Coaching…