Vu comme ça…

Matterhorn, faces Nord et Est - WikipediaNous faisons toujours les meilleurs choix possibles en fonction des informations dont nous disposons – rationnelles et émotionnelles. Parfois, ces informations ou l’interprétation que nous en faisons, nous laissent peu d’options. Un observateur extérieur pourrait alors se dire « Vu comme ça, c’est sûr, ce n’est pas facile ! » Peut-être serait-il plus facile de voir autrement, en changeant d’angle, de filtre ou de niveau de zoom ? Et s’il y avait une alternative à la face Nord ? De l’intérêt d’un regard extérieur.

Stéphane, de Charybde en Scylla

Stéphane envisage de se séparer de son directeur commercial, qui manage à peine l’équipe tout en produisant lui-même un chiffre insuffisant. Malgré plusieurs entretiens de mise au point avec lui, rien ne bouge et la décision devient urgente.
Mais Stéphane est retenu par plusieurs choses : la crainte que son directeur commercial ne parte avec des clients, le fait qu’il n’ait aucun candidat sérieux pour le remplacer, l’impact qu’il pressent sur l’équipe déjà surchargée.
Alors Stéphane navigue entre deux états : un jour il relativise le problème, trouve des excuses à celui qu’il pense renvoyer, le lendemain il s’énerve, frustré de ne pas parvenir à mettre à exécution la décision qu’il a, au fond, déjà prise.

Au final, il maintient sans le vouloir un équilibre qui ne lui convient pas ; il tourne en rond, coincé dans cette équation insoluble.

Comment prendre une décision ?

Vu comme ça, moi aussi j’aurais du mal à prendre une décision. Quand l’enjeu est majeur et que chacune des options présente de vrais inconvénients, moi aussi, je peine à trancher. Et qui a envie d’aggraver la situation, de tomber de Charybde en Scylla ?

En coaching, nous travaillons de manière à ouvrir l’éventail des choix possibles, qui se cachent parfois derrière d’autres options plus évidentes mais moins satisfaisantes. Nous apportons notamment un regard extérieur, neutre et complémentaire.

Stéphane, au cours de son coaching a pu se rendre compte qu’il avait une solution toute prête sous la main, qui résout son problème de manière inédite : faire monter en compétences l’un de ses commerciaux, en étant lui-même son mentor pendant les premiers mois. C’est un peu comme si en ouvrant en grand son jeu de cartes, il avait découvert de nouvelles options.

Claire, chat échaudé

Claire travaille à son compte dans le conseil juridique. Après quelques années, elle en vient à envier ses confrères autour d’elle : la plupart se sont associés à deux ou trois et ils lui donnent l’impression de mieux réussir dans leurs affaires qu’elle-même.
Claire souffre de la solitude, aimerait bien travailler en binôme, être challengée par l’autre dans ses idées, ses décisions… Mais voilà, ce qui l’empêche de chercher ce binôme, c’est que pour elle travailler à deux c’est forcément s’associer, et s’associer elle s’en sent incapable depuis une très mauvaise expérience dans sa précédente professionnelle.
A l’époque, elle avait entrepris de créer une société avec une amie de fac, pour lancer un site web de conseil juridique pour particuliers. Un beau matin alors que tout était prêt pour enregistrer la société sa future associée lui avait fait faux-bond sur des motifs flous et Claire s’était rendue compte six mois plus tard que la lâcheuse avait monté un site étrangement proche de leur ancien projet commun.
Claire pense donc aujourd’hui qu’elle est incapable de s’associer même si cela réussit à d’autres : elle se dit que pour elle, ça ne marchera pas car elle est trop naïve.

Comment faire confiance à nouveau ?

Vu comme ça, moi aussi j’aurais du mal à faire confiance. Quand un épisode fâcheux de notre expérience a pris valeur de loi générale, et que nous croyons ferme que donner sa confiance c’est se condamner à être forcément déçu un jour prochain, que faisons-nous ? Nous ne comptons plus que sur nous-même. A la place de Claire, je ferais pareil.

En coaching nous travaillons sur les perceptions, et les croyances limitantes.

Nous revisitons ce qui s’est figé pour redonner de la souplesse et ouvrir le champ des possibles.

Claire a pu observer autour d’elle des exemples d’associés de longue date toujours heureux et surtout, elle a pu reprendre confiance dans sa propre capacité à sentir les dangers, par son intuition et son sens de l’observation. Elle a aussi accepté la possibilité de se tromper. Elle s’est ainsi rapprochée, étape par étape, d’une collaboration professionnelle qui répond pour elle à un besoin réel.

Vu comme ça…
Vu comme ça, moi aussi je danserais d’un pied sur l’autre, sans me décider.
Je chercherais la porte de sortie, ou d’entrée, selon le cas.

A votre place, je ferais pareil. Et il m’arrive bien sûr d’être à votre place.

 

 

 

 

1 Commentaire

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    • Carine sur 1 novembre 2014 à 18 h 22 min
    • Répondre

    Une belle illustration de l’intérêt d’un regard extérieur quand on coince, regard que nous ne pouvons pas nous fournir à nous même puisque nous faisons partie de la situation problématique, et qu’il est entre très difficile et impossible d’être à la fois l’observé et l’observateur.

    Il y a vraiment une histoire de vision du monde, de perspective, qui fait que face aux mêmes évènements chacun de nous aura sa propre grille de lecture, en fonction de son vécu, de ses valeurs, et qu’un « simple » changement de point de vue sur un problème peut contribuer à le rendre soluble.
    C’est d’ailleurs la « mécanique dramatique » mise à l’oeuvre dans des ouvrages comme ‘le cercle de la croix’ de iain Pears, ou la BD ‘Quintett’ de Giroud, qui racontent la « même » histoire depuis des points de vue différents, et cette histoire unique devient plusieurs histoire.

  1. […] Nous faisons nos choix d'après les données disponibles, et quand nous ne parvenons pas à décider, c'est souvent que l'équation est mal posée. Vu comme ça…  […]

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